«Non à l’Union européenne.» D’accord, mais, alors quoi ? Une renaissance nationaliste ? Une isolation et une marginalisation politique ? Inciter à la haine et fermer les frontières ? Des mouvements anti-européens se développent, et pas seulement en Grande-Bretagne, où le Brexit nous a démontré que tout était possible. C’est bien la preuve que l’euroscepticisme représente une véritable menace envers les valeurs fondamentales de notre coexistence européenne.
Une contribution des élèves du lycée franco-allemand de Fribourg / 25.8.2017
Pourquoi, soixante ans après la fondation de notre communauté économique, de nombreux Européens doutent de son plus grand succès ? Il est normal que l’existence de cette union soit remise en question par quelques uns des 510 millions de citoyens qui la composent. Il est également évident que notre Union européenne, en son état actuel, est complexe et incomplète. Elle est difficile à comprendre, puisqu’elle consiste en un enchevêtrement complexe de règles et de législations qui la rendent opaque et trop bureaucratique pour être proche de la population. Voilà quelques uns des principaux arguments critiques.
En effet, cette union semble très loin de la réalité du quotidien de bien des gens. L’UE renforce le pouvoir des lobbyistes et néglige le citoyen. L’Union européenne veut donner une impression d’unité, alors qu’elle n’est pas capable d’assurer une unité politique. Ce manque de politique uniforme rend impossible l’homogénéisation des disparités économiques et des inégalités sociales émergentes entre les pays européens. Les classes sociales divergent de plus en plus.
Il est inutile de rappeler ce qui arriverait à une Europe divisée et ennemie. N’est-ce pas ? La première moitié du XXe siècle devrait être un avertissement. La Communauté économique européenne a été créée dans l’intention de garantir et de préserver la paix. Ce but a été atteint avec succès. De la guerre en Europe, on n’en parle plus que dans les livres d’histoire.
En ce moment même, tandis que des milliers de personnes fuient la tragédie de la guerre et de la terreur, nous devrions être reconnaissants de cette précieuse bénédiction et la préserver avec soin. Il serait inconscient de mettre tout ça en danger.
L’Union européenne protège la démocratie. Les libertés de la presse, de conscience et de religion ne sont que quelques exemples des droits inaliénables qui appartiennent à chaque citoyen européen. Ne sommes-nous pas extrêmement chanceux de vivre dans un pays où les principes de liberté et d’autodétermination sont inscrits dans la constitution ? Combien existe-t-il encore de gouvernements autoritaires, sans aucun respect pour l’être humain ? Combien sont-ils encore, oppressés, torturés, et massacrés, à se battre pour la liberté ?
Chaque état membre de l’Union européenne doit respecter des principes de démocratie et lorsqu’un nouveau pays souhaite rejoindre l’UE, il doit se soumettre en premier lieu à une séries de contrôles, qui garantissent une démocratie stable.
La libre circulation des personnes et des biens, et la monnaie commune sont deux aspects essentiels de l’UE. Outre la liberté et la démocratie, ce sont les caractéristiques principales de l’Union européenne. C’est certain, ce n’est pas parfait. Par-dessus tout, l’usage de l’euro est vivement critiqué. Cependant, dans la zone euro, l’échange de monnaie a disparu, ainsi que les coûts associés.
Tous les citoyens européens peuvent se déplacer comme ils l’entendent, voyager et traverser les frontières sans être contrôlés. L’accord de Schengen, où sont ratifiés ces droits, ne favorise pas uniquement la prospérité économique, mais aussi, et avant tout, l’échange culturel. Celui-ci mène à une compréhension interculturelle et contribue à la préservation d’une coexistence pacifique.
Quand la rumeur court que certains pays souhaitent construire des murs et des barrières, on ne peut que lever les bras au ciel. Nous ne devons jamais revenir sur ce point, parce que la liberté de traverser les frontières de son propre pays ne devrait pas être remise en question, quel que soit le but que l’on veuille atteindre. Ce serait une régression pour notre société européenne, si libre et si variée.
L’Union européenne n’est pas parfaite. Néanmoins, elle garantit liberté et sécurité. La critique est légitime. La destruction ne l’est pas. Il est temps que certaines choses changent, c’est indéniable, car l’UE doit se préparer à ses futurs devoirs. C’est ensemble que nous devons accomplir ces modifications, sans hostilités ni divisions internes.
Aujourd’hui plus que jamais, l’UE a besoin de se renforcer. N’est-ce pas un privilège de voir ses voisins et ses amis libres de toute restriction ? De voyager sans subir un contrôle méticuleux de son passeport ? De ne pas devoir changer de monnaie dès que l’on franchit ses propres frontières ? Et, surtout, n’est-ce pas un privilège de vivre en paix ? Pour nous autres Européens, ces droits sont devenus communs, et nous les considérons comme acquis. Pourtant, de plus en plus de personnes remettent en question ces privilèges.
Très chers citoyens européens, nous sommes pro-Europe et nous le déclarons explicitement. Nous sommes fiers d’appartenir à une communauté de 510 millions d’habitants, qui possède un héritage culturel diverse et varié. Nous voulons des échanges, pas des murs. Notre Union européenne doit rester synonyme de liberté, de paix et de sécurité. Nous espérons voir un jour une UE plus démocratique et transparente, avec davantage d’égalité sociale. Et nous avons besoin de grands projets pour tout le continent européen, dans le domaine du développement durable, par exemple.
Cet article a d’abord été publié dans le magazine des jeunes européens fédéralistes, taurillon.org. Son contenu est également disponible en anglais, espagnol, allemand et italien.
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