Le sujet de cet article est celui du mariage précoce, à un âge où le plein développement physique et psychologique n’est pas encore atteint. Malheureusement, il s’agit d’un phénomène encore très répandu dans le monde et, contrairement aux idées reçues, les victimes en sont les filles comme les garçons.
De Alessandra Ivaldi / 24.03.2021
Les jeunes filles sont contraintes de se marier très jeunes, parfois juste après leurs premières menstruations. Certaines sont même promises à un homme dès leur naissance. Le mariage forcé a des conséquences physiques, psychologiques et sociales tragiques pour les femmes. Pour commencer, les filles n’ont pas la possibilité de prendre leurs propres décisions concernant leur vie et leur corps. Dans la plupart des cas, elles renoncent à étudier, décision lourde de conséquences : le manque d’éducation ouvre la voie à une vie de pauvreté et d’abus.
Un autre risque pour les jeunes mariées est celui d’une grossesse précoce à laquelle en succéderont rapidement d’autres. Des études ont montré que, pendant cette période, les jeunes femmes de moins de 18 ans avaient un taux de mortalité supérieur à celui de leurs aînées de 20 à 29 ans. Selon l’Unicef, ce phénomène entraîne environ 70 000 décès par an pour une population féminine de 15 à 19 ans.
Par ailleurs, les enfants qui en sont issus sont plus susceptibles de naître prématurément, d’où un risque de handicaps physiques et cognitifs permanent, voire d’un décès prématuré. Mais il ne s’agit pas seulement de maternités d’adolescentes ; ces jeunes mariées sont également confrontées quotidiennement à la violence domestique.
Mais qu’en est-il des garçons ? Comme le mariage précoce affecte surtout les jeunes filles, peu de recherches ont été menées sur les garçons, mais on sait qu’il engendre les mêmes conséquences dangereuses. Des études récentes ont montré qu’environ 115 millions de garçons dans le monde se marient avant leur majorité. Ces très jeunes mariés doivent alors assumer des responsabilités pour lesquelles ils ne sont pas prêts. Pour subvenir aux besoins de leur famille, ils sont contraints d’abandonner leurs études et de renoncer aux emplois et aux choix offerts par une meilleure qualité de vie accompagnant un niveau d’éducation plus élevé.
Quelles sont les raisons de ce phénomène ? La pauvreté et les situations de conflit affectant certains pays du monde sont, bien sûr, deux facteurs majeurs. Dans ces circonstances, marier sa fille ou son fils, quel que soit son âge, peut être l’une des rares options possibles pour faire vivre une famille. Mais ce n’est pas la seule explication à ces mariages : les anciennes traditions et les questions d’honneur sont encore considérées comme des raisons valables pour recourir à cette solution. Perdre sa virginité ou tomber enceinte hors mariage, par exemple, porterait un préjudice irréversible à l’honneur de la famille et à la jeune fille elle-même, même si la cause en est un abus sexuel. Malheureusement, le mariage précoce est souvent considéré comme la seule solution viable pour éviter de telles conséquences.
La question est donc de savoir s’il est possible d’agir pour mettre fin à cette terrible pratique. Heureusement, c’est en notre pouvoir. De nombreuses organisations dans le monde organisent des campagnes de sensibilisation pour persuader les communautés et les familles d’abandonner ces pratiques délétères et de permettre aux jeunes filles de vivre une vie digne de ce nom. Outre les programmes de sensibilisation, plusieurs initiatives visent à promouvoir le droit à l’éducation des garçons et des filles, même dans les régions les plus pauvres du monde. C’est la meilleure stratégie pour protéger ces jeunes vies contre les mariages précoces, ainsi que les abus, la violence et le travail des enfants.
Pour plus d’informations, consultez le site : https://www.unicef.org/
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