Les nouvelles technologies ont permis de faire progresser les recherches des vestiges de l’ancien port d’Ostie. Étudier cette zone côtière, appelée « la porte de l’Empire », où il était implanté, est primordial pour mieux connaître la civilisation romaine et la nature de ses échanges avec les régions situées hors de l’Empire romain.
De Giulia Barjona / 3.03.2023
Tout d’abord, il est notable que la découverte du port d’Ostie ait été un objectif de recherche poursuivi par les historiens depuis la Renaissance jusqu’à nos jours. Elle s’est révélée être une aide pour l’avancement des études sociologiques, économiques et d’ingénierie, et encore, navales et géographiques.

En premier lieu, la confirmation récente des hypothèses nées et développées au cours des siècles a permis de dépasser les limites techniques qui ont toujours restreint la connaissance de nos origines. L’humanité et la science ont évolué ensemble, l’avancement de l’une a eu des répercussions sur l’autre et vice versa. Après la découverte du port, une fois de plus, les ingénieurs et les archéologues ont consolidé leurs liens.
D’ailleurs, un autre secteur d’ingénierie a trouvé des réponses: la technologie navale. À présent, elle permet de mettre en évidence des traces retrouvées sous la mer.
De plus, les chercheurs ont désormais la possibilité de vérifier comment les rapports entre la configuration géologique et l’économie ont évolué pendant les différentes époques de l’histoire de l’homme et de la planète. En particulier, la hauteur de la mer, la longueur et les différents parcours du lit de la rivière sont des données permettant de comprendre les transformations topographiques et de localiser la source du Tibre. Effectivement, il est clair que les montagnes, elles-mêmes, changent de profil. Nous savons que la modification rapide et la stratification des détritus cachent un trésor microbiologique naturel et des hommes préhistoriques. De même, en suivant les parcours d’un cours d’eau dans son lit géographique, on peut « suivre » les transformations des humains et des « ères » géologiques, grâce à la stratification des sédiments. En particulier, suite à l’étude de l’histoire du Tibre, les chercheurs ont retrouvé des indices témoignant de la fondation, la vie et l’abandon d’Ostie par les Romains. Une véritable machine à remonter le temps.

En troisième lieu, la vision sociale représente la problématique la plus importante pour l’équipe franco-italienne qui a travaillé au projet. En fait, elle a aussi eu l’occasion d’être en mesure de formuler des hypothèses sur l’évolution de la société en se basant sur un lieu, sur les valeurs ou sur les modifications subies par un objet pendant les siècles. Ces idées leur ont été suggérées grâce à l’observation du lieu, où il a été possible d’extrapoler la configuration de la ville de l’intérieur. Par ailleurs, il est admis que les singularités régionales remarquées entre les régions d’une même nation sont souvent intéressantes à étudier car elles permettent de déceler ou de vérifier les influences avec les pays limitrophes. Cependant, les cultures voisines sont loin d’être les seules à influencer les goûts, les esprits et la cuisine ; la configuration du territoire, l’altitude, la présence d’une rivière ou de la mer, d’un bois ou encore de la montagne ont inévitablement influencé les traditions locales. En analysant les nombreuses interférences entre ces différents aspects, Ils ont pu trouver des explications relatives aux origines des us et coutumes ancestraux du lieu. Les objets récupérés sont davantage révélateurs quand la condition morpho-géologique est éloignée du passé ; trouver un objet inattendu dans un certain type de paysage offre aux chercheurs la possibilité de comprendre à quel point la vie était différente dans le passé, et encore plus si le territoire avait une configuration différente de celle d’aujourd’hui.
En conclusion, une seule découverte permet parfois de répondre à de nombreuses questions. Quelquefois, il faut chercher pendant des années avant d’arriver à identifier un nouveau port ou une nouvelle ville. La réflexion qui a été menée constitue une analyse complète de trois secteurs de la recherche contemporaine et apporte d’importantes réponses à d’anciennes questions, comme celle du port d’Ostie antique.
Toutefois, maintes questions restent sans réponse ; de nombreuses recherches et découvertes sont encore à conduire. Certaines questions n’ont pas encore été formalisées et d’autres attendent que la technologie invente des instruments adéquats et que les bibliothèques fournissent des réponses, peut-être à partir de vieux livres qui délivreraient des indices précis et significatifs à la faveur de détails encore non identifiés. Nous voilà réduits à patienter, mais le temps peut se révéler un bon allié pour nous donner la possibilité d’avancer en émettant de nouvelles hypothèses et en posant des questions inédites. Par exemple, que s’est-il passé pendant les 25 ans entre la désaffection du port d’Ostie et la création d’un nouveau sur le territoire de Portus? Seule l’évolution des techniques de l’ingénierie et des sciences humaines contribuera à résoudre cette question.
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